vendredi 3 décembre 2010

je suis en colère et ne peux m'empêcher de l'être. Pourtant je le voudrais.

Il s'agit d'une lettre de mon père, qui a toujours aimé les langues et s'obstine à m'écrire dans une langue étrangère. Je parle cette langue, mais suis loin d'y exceller. L'obstination qu'il met à sa pratique des langues m'agace. Je comprendrai qu'il le fasse avec un natif, mais pas avec moi. D'autant que je sais comment les choses se passent généralement.

Je lui fais remarquer que je ne suis pas spécialiste de la langue et il se récrie : comment ? Je n'ai pas progressé ? je ne cherche pas à tout prix à m'améliorer dans le domaine ? Mais comment est-ce possible ? Il est à la fois surpris et réprobateur.
En réponse, soit je laisse sèchement tomber le sujet, soit je lui explique longuement que le temps me manque, et que j'ai peu d'opportunité, et je le convainc.
Mais, quelques mois après, il recommence, comme s'il avait totalement oublié nos conversations antérieures.

Les derniers temps, j'avais changé de méthode : je lui assurais que j'étudiais, et lui demandais de quelle façon on pouvait être sûr de parler et écrire correctement une langue. Alors, il me répondait qu'on ne parle jamais parfaitement une langue, ce que je lui ai toujours entendu dire. Nous concluiions que l'on ne peut jamais exceller, ni prétendre exceller, dans au cun domaine.

ce qui m'irrite, c'est le caractère répétitif de son attitude. On recommence à chaque fois à zéro. Il en allait de même avec ma mère. J'ai eud es conversations qui n'ont jamais débouché sur rien, aucune prise de conscience. Nous parlions de mes activités quotidiennes, par exemple, et ma mère semblait redécouvrir mon emploi du temps à chaque conversation. Ou bien, tous les six mois, elle me demandait : et Anne ( Ou Christine, ou Valérie), tu la vois encore ?
- Oui, disais-je.
- Ah bon ?
et elle redécouvrait avec surprise toute l'actu de chacune de mes amies. Parfois, elle se souvenait d'un évènement d'une conversation à l'autre, mais plutôt rarement.

Ces conversations sont à la fois fastidieuses, puisque répétitives, et blessantes, puisque mes parents n'ont jamais vraiment écouté ce que je leur disais. Maintenant, mon père est vieux et il semble avoir des pertes de mémoires. Mais il n'en avait pas il y a 15 ans, ni ma mère.

Par exemple, en ce qui concerne mon père, j'évite toute allusion à mes amies : j'ai trop peur de devoir entamer le récit de leur vie. Mais il faut admettre que mon père se soucie moins de mes amies que ma mère. Il songe rarement (voire jamais) à me parler d'elles. mais j'ai peur que, le jour où il découvrira que je suis toujours en contact avec telle ou telle, il soit tellement sidéré que je doive passer l'après midi à update ses infos sur ma copine, pour qu'il les oublie aussitôt.

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