mercredi 16 février 2011

Il se transforme en torche vivante sur une autoroute...

Ce'st horrible...

Sinon, plus gait (ils ne sont pas morts, ouf) : coincés dans la voiture quand le train a rrive.

samedi 15 janvier 2011

Les coups de télélphone de mon père ont cessé aussi subitement qu'ils avaient commencé : Liliane a du se fatiguer de le lui rappeler, ce que je comprends. C'est lui seul qui doit se souvenir.


Je repense à la complexité de ces relations et encore une fois m'interroge sur ce que font les autres. Je n'ai rien à dire à mon père, triste mais vrai, et pas particulièrement envie de me forcer : ce que je fais cependant, par acquis de conscience depuis 18 mois maintenant : j'appelle à peu près tous les deux mois.

Un ami proche semble trouver cela tout à fait normal : on s'éloigne de ses aprents, "c'est normal, dit-il, c'est des vieux", mais il ne dit pas cela irrespectueusement, il va lui même voir son vieux papa avec dévouement et indifférence. Indífférencen de ce que celui-ci lui dit : il va la voir par principe, c'est tout.

J'ai trouvé ça aussi dans le dernier Huoellebecq. Mais c'est très Houellebecq aussi de ne rien exprimer.

Quoiqu'il en soit, n'y a-t-til pas de l'infantilisme et de l'égoïsme à vouloir à tout prix être compris ? C'est ce qui m'apparait. Pourtant, pas facile de renoncer à ça.

pas facile de cesser d'être une enfant. Malgré le mépris que je ressens pour les adultes geignards, j'en suis une.

samedi 11 décembre 2010

Mon père, depuis 3 semaines, m'appelle toutes les semaines. C'est certainement sous l'influence de Liliane, ça ne lui est jamais arrivé.
En tout cas, je suis très aimable avec lui, et je le laisse parler, vu que dialoguer avec lui est impossible. Il me parle etc, et puis tout d'un coup, au milieu de son monologue, il me dit que Alice, la fille de sa soeur Martine, va se marier.
- Ah, lui dis-je, et quand se marie-t-elle ?
Pour le coup, j'ai posé la question machinalement. Sauf que ça a mis en branle le baratin de mon père.
Il me répond, avec une colère rentrée qui monte peu à peu, par un long discours dans lequel il me dit que la famille c'est compliqué, qu'il ne veut pas être pris dans les conflit, les brouilles, etc, et que donc il n'a pas posé la question.
- Ah bon mais je demandais juste ça comme ça.
Autre long discours, dans lequel il m'explique qu'il a en tête moi, ma soeur et sa soeur Laure, et qu'en effet, il a peu d'amis et ne sait pas entretenir les relations avec les gens. Peut-être, certainement même, aurait-il du poser la question, mais de toute façon on aurait pu aussi l'en avertir, il ne veut pas se montrer indiscret et puis il a son orgueuil et il ne veut pas avoir l'air de courir après les gens. Et puis il y a peut-être eu une brouille, il ne sait pas et ça n'est pas son problème.
Je me dis que Martine n'a pas du le prévenir et qu'il n'a fait qu'entendre parler de ce mariage. Je n'arrive pas à savoir s'il est vexé au fond de ne pas être plus au courant, ou s'il y a un pataquès familiale derrière : mais il me parle si longuement de ce sujet que je me dis que ça n'est pas possible, il y a un truc.
- Ah, lui dis-je, mais alors Martine ne te l'a pas dit, en fait tu en as juste entendu parler. C'est peut-être que ce mariage est juste prévu, elle l'organise, mais c'est tout.
Je voulais, si tu veux, aplanir le truc, dire une banalité. Mais mon père se crispe et je sens qu'il commence à s'énerver, mais je n'arrive pas à piger pourquoi. Il repart dans un discours, plus agacé, dans lequel il me répète ce qu'il m'a dit, la famille c'est compliqué, il ne veut pas se mêler, pas courir après les gens. Qu'il faut téléphoner pour savoir, ou envoyer un mail, il faut y penser, s'organiser, et on pourrait lui en parler aussi. Oui, il devrait savoir la date du mariage de sa nièce mais il n'e pas pensé à la demander, voilà tout.
J'essaie de trouver un truc à dire : je ne peux pas lui dire que c'est bizarre qu'il s'énerve pour juste une question, ça va le vexer. Du coup, j'ai juste insisté en lui disant que sûrement il aura un faire part quand Alice se mariera et que là, le mariage en est à ses prémisses, voilà pourquoi il en a sûrement entendu parler sans une date fixe. En fait, j'ai dit cela car j'avais l'impression que Papa etait agacé de n'être pas aucourant, soit parce qu'il estimait que sa soeur aurait du le lui dire, soit parce qu'il s'est dit qu'il aurait du le lui demander. Sa colère montait, comme ça lui arrive parfois, et c'est toujours un phénomène mystérieux : ça part sur un sujet de conversation banal, et ça monte. Et les phrases que je prononce, même en essayant d'être banales, font encore monter le truc. Si je continue, il se met vraiment en colère, mais en même temps, arrêter le phénomène, c'est très dur : en l'occurrence, il a continué ses discours répétitifs (il a le tort de ne pas poser assez de questions, il a très peu d'amis et c'est parce qu'il n'entretient pas els relations, il ne veut pas participer aux brouilles, il ne veut pas être inquisiteur) et moi je disais juste entre deux : ah ouais, ouais... et lui : tu sais, la famille c'est compliqué, Martine est loin, s'il y a eu une brouille cela ne me regarde pas, je ne veux pas prendre parti , et moi : oui, bien sûr , et lui : Martine est ma soeur, mais tu sais, je ne suis pas de ses frères qui veulent contrôler leurs soeurs, si il y a un problème elle le gère elle même.... et moi : oui, c'est sûr...

et tout est redescendu. Mais comme toujours, du coup je ne sais pas s'il y a juste un mariage de prévu ou une "histoire" derrière, et en fait, comme je ne connais finalement pas cette famille, en me demandant comment j'ai frôlé l'engueulade avec mon père au sujet d'une cousine que je ne connais pas et n'ai jamais rencontré, j'ai réalisé que tout est parti de la question posée machinalement : "Ah oui, et c'est quand le mariage ?" J'en reviens donc à mon idée de base sur nos conversations : le mieux est de ne rien dire, d'écouter, sauf que parfois je trouve ça un peu extrême et pas sympa. Mais à chaque fois que j'ai un petit remords et que je m'investis légèrement, ça menace de partir en vrille.

C'est dingue parce que ça part absolument sur rien. Il m'appelle, j'essaie de bien gérer, je ne dis rien à part ah oui, ah bon , ah la la, et lorsque je me laisse aller à une petite phrase, mon père se met en colère et je ne sais pas pourquoi. Est-ce parce qu'il a eu l'impression que je lui reprochais de ne pas connaître cette date de mariage ? C'est possible car, il y a longtemps, je lui avais fait remarquer qu'il était tout de même surprenant et agaçant qu'il ne sache jamais rien sur nous, ou sur ses nièces (quand les filles de Agnès, l'autre soeur, s'étaient mariées et avaient eu des enfants, c'était pareil, il ne savait rien, il tenait des discours similaires). Donc, ma question lui a peut-être rappelé ça. Mais peut-être pas. je ne sais pas.

Je ne sais vraiment pas comment réguler les relations avec des gens comme ça, sauf ne rien leur dire pour être la plus neutre, ennuyeuse possible, ne donner prise à rien. Sinon, on va à l'engueulade, mais pas l'engueulade avec une raison logique (tu fais de reproches à quelqu'un, ou sans les lui faire tu es en désaccord, et donc, engueulade), juste l'engueulade qui te tombe dessus sans avertir, sans raison.

Gérer de telles relations me semble difficile, mais tout de même, ça doit arriver et comment font les gens ? ce que je veux dire, c'est que je me rends compte que parfois je me noie dans un verre d'eau. Si ça se trouve, c'est un verre d'eau.

vendredi 10 décembre 2010

Malgré ma notable rancune, je dois rester loin de tout cela. C'est important.

vendredi 3 décembre 2010

je suis en colère et ne peux m'empêcher de l'être. Pourtant je le voudrais.

Il s'agit d'une lettre de mon père, qui a toujours aimé les langues et s'obstine à m'écrire dans une langue étrangère. Je parle cette langue, mais suis loin d'y exceller. L'obstination qu'il met à sa pratique des langues m'agace. Je comprendrai qu'il le fasse avec un natif, mais pas avec moi. D'autant que je sais comment les choses se passent généralement.

Je lui fais remarquer que je ne suis pas spécialiste de la langue et il se récrie : comment ? Je n'ai pas progressé ? je ne cherche pas à tout prix à m'améliorer dans le domaine ? Mais comment est-ce possible ? Il est à la fois surpris et réprobateur.
En réponse, soit je laisse sèchement tomber le sujet, soit je lui explique longuement que le temps me manque, et que j'ai peu d'opportunité, et je le convainc.
Mais, quelques mois après, il recommence, comme s'il avait totalement oublié nos conversations antérieures.

Les derniers temps, j'avais changé de méthode : je lui assurais que j'étudiais, et lui demandais de quelle façon on pouvait être sûr de parler et écrire correctement une langue. Alors, il me répondait qu'on ne parle jamais parfaitement une langue, ce que je lui ai toujours entendu dire. Nous concluiions que l'on ne peut jamais exceller, ni prétendre exceller, dans au cun domaine.

ce qui m'irrite, c'est le caractère répétitif de son attitude. On recommence à chaque fois à zéro. Il en allait de même avec ma mère. J'ai eud es conversations qui n'ont jamais débouché sur rien, aucune prise de conscience. Nous parlions de mes activités quotidiennes, par exemple, et ma mère semblait redécouvrir mon emploi du temps à chaque conversation. Ou bien, tous les six mois, elle me demandait : et Anne ( Ou Christine, ou Valérie), tu la vois encore ?
- Oui, disais-je.
- Ah bon ?
et elle redécouvrait avec surprise toute l'actu de chacune de mes amies. Parfois, elle se souvenait d'un évènement d'une conversation à l'autre, mais plutôt rarement.

Ces conversations sont à la fois fastidieuses, puisque répétitives, et blessantes, puisque mes parents n'ont jamais vraiment écouté ce que je leur disais. Maintenant, mon père est vieux et il semble avoir des pertes de mémoires. Mais il n'en avait pas il y a 15 ans, ni ma mère.

Par exemple, en ce qui concerne mon père, j'évite toute allusion à mes amies : j'ai trop peur de devoir entamer le récit de leur vie. Mais il faut admettre que mon père se soucie moins de mes amies que ma mère. Il songe rarement (voire jamais) à me parler d'elles. mais j'ai peur que, le jour où il découvrira que je suis toujours en contact avec telle ou telle, il soit tellement sidéré que je doive passer l'après midi à update ses infos sur ma copine, pour qu'il les oublie aussitôt.

jeudi 4 novembre 2010

2h, dans la cuisine il fait froid, la nuit s’étend devant moi et je ne dormirai pas assez. Cet après-midi je me suis endormie sur le canapé du local du BDA, je me suis calée entre les coussins, les manteaux, près de fx et de Cécilia qui surveillait, je me suis endormie comme une gamine épuisée. Je vais à l’école pour dormir. Je vais à mes cours et tout se passe à merveille, le projet défendu ce midi plutôt réussi, cette multitude d’engagements sur la Journée Dédicaces, Artmaniak, NonFiction, les textes à écrire, les personnes à rencontrer. Peut-être que ce sont des choses qui me gardent accrochée, des choses qu’on fait sans se poser de questions, mais il va bien falloir retrouver aussi les sensations, le corps engagé, le corps sollicité, les yeux ouverts sur les couleurs, les peintures, la ville – les livres, les films – le corps suffisamment solide pour accompagner ma jument. Seule, je dois me reconstituer. Reprendre possession de chaque parcelle. Toucher, voir, sentir. Il faut que mon corps reprenne son existence, qu’il se sente battre. Il faut ça avant de penser à m’ouvrir aux autres, avant de penser à quelqu’un d’autre. L’oubli de son corps à lui, et la reconstruction du mien. Lui et moi nous n’avons plus rien à nous dire. Plus rien à faire ensemble. Quelque chose peut-être à reconstruire, de zero, dans quelques mois. Je ne regrette même plus cette rencontre ratée, cette histoire saccagée, je ne regrette plus rien – quelqu’un qui est capable de m’abandonner, de refuser de m’accompagner, de fermer les yeux devant ses responasbilités, quelqu’un qui préfère me dire bien en face : « je ne te répondrai pas et je serai un salaud » – alors c’est quelqu’un qui n’a pas le courage que je réclame. Il n’y a pas de solution miracle pour que j’aille mieux, il n’y a pas à attendre que par simple décision je puisse me sentir mieux demain. Tout ce que je ne réussis pas, tous ces échecs, tous ces dérapages, c’est une douleur pour moi autant qu’une colère pour lui. Douleur et colère qui aveuglent. Je ne voulais pas perdre de vue les très belles choses à vivre encore, ensemble. Je ne voulais pas oublier la très grande beauté de l’amour fou partagé cet été. Ce soir j’ai effacé tous les espoirs, ce soir je l’oublie, ce soir il a dit que je lui faisais peur, que j’étais folle, ce soir il m’a totalement abandonnée. « Débrouille toi ma belle dans ta tristesse engluante, débrouille toi dans tes pleurs ininterrompus, débrouille toi parce que moi je ne veux plus reparler de ce qui fait mal, de l’abandon dans lequel je t’ai plongé ». J’aurais aimé avoir en face de moi un garçon qui assume.