jeudi 4 novembre 2010
2h, dans la cuisine il fait froid, la nuit s’étend devant moi et je  ne  dormirai pas assez. Cet après-midi je me suis endormie  sur le canapé  du  local du BDA, je me suis calée entre les coussins,  les manteaux, près   de fx et de Cécilia qui surveillait, je me suis  endormie comme une   gamine épuisée. Je vais à l’école pour dormir. Je vais à mes cours et   tout se passe à merveille, le projet défendu ce midi plutôt réussi,   cette multitude d’engagements sur la Journée Dédicaces,  Artmaniak,   NonFiction, les textes à écrire, les personnes à  rencontrer. Peut-être   que ce sont des choses qui me gardent accrochée,  des choses  qu’on fait   sans se poser de questions, mais il va bien falloir  retrouver aussi les   sensations, le corps engagé, le corps sollicité,  les yeux ouverts sur   les couleurs, les peintures, la ville – les  livres, les films – le corps   suffisamment solide pour accompagner ma jument. Seule, je dois me   reconstituer. Reprendre possession de chaque parcelle. Toucher, voir,   sentir. Il faut que mon corps reprenne son existence, qu’il se sente   battre. Il faut ça avant de penser à m’ouvrir aux autres, avant de   penser à quelqu’un d’autre. L’oubli de son corps à lui, et la   reconstruction du mien. Lui et moi nous n’avons plus  rien à nous dire.   Plus rien à faire ensemble. Quelque chose peut-être  à reconstruire, de   zero, dans quelques mois. Je ne regrette même  plus cette rencontre   ratée, cette histoire saccagée, je ne regrette  plus rien – quelqu’un qui   est capable de m’abandonner, de refuser de m’accompagner, de fermer  les  yeux devant ses responasbilités, quelqu’un qui  préfère me dire bien  en  face : « je ne te répondrai pas et je serai  un salaud » – alors  c’est  quelqu’un qui n’a pas le courage que je  réclame. Il n’y a pas de   solution miracle pour que j’aille mieux, il  n’y a pas à attendre que  par  simple décision je puisse me sentir mieux demain. Tout  ce que je ne   réussis pas, tous ces échecs, tous ces dérapages, c’est  une douleur  pour  moi autant qu’une colère pour lui. Douleur et colère  qui  aveuglent. Je  ne voulais pas perdre de vue les très belles  choses à  vivre encore,  ensemble. Je ne voulais pas oublier la très  grande beauté  de l’amour fou  partagé cet été. Ce soir j’ai effacé tous  les espoirs,  ce soir je  l’oublie, ce soir il a dit que je lui faisais  peur, que  j’étais  folle,  ce soir il m’a totalement abandonnée. « Débrouille toi  ma  belle dans ta  tristesse engluante, débrouille toi dans tes pleurs   ininterrompus,  débrouille toi parce que moi je ne veux plus reparler de   ce qui fait  mal, de l’abandon dans lequel je t’ai plongé ». J’aurais   aimé avoir en  face de moi un garçon qui assume.
Inscription à :
Commentaires (Atom)